8.7.05

Ed is dead

Lu sur Libé :
Ed McBain, l'auteur de la célèbre chronique du commissariat d'Isola, est décédé mercredi. Il avait 79 ans.

"Pour figurer sur la liste des best-sellers vous devez
1/créer une intrigue qui place une personne ordinaire dans une situation extraordinaire;
2/créer une intrigue qui expose un fantasme universel;
3/créer une intrigue qui passera avec succès le test "cool";
4/votre étude doit comprendre des enjeux élevés;
5/vous devez introduire un compte à rebours;
6/surtout pas d'ambiguïté;
7/evitez les sujets d'actualités."

6.7.05

Combien pour le chien dans la vitrine ?

Vu sur NovaPlanet.com :

Petite curiosité bien sympathique, pour peu qu'on ait un jour scandé en tenant son petit poing fermé bien haut "I’ll-lay-right-down-in-my-favorite-place".

I wanna be your dog !



4.7.05

Casse Noisette

J'étais parti pour rédiger un de ces textes où j'aurais tenté laborieusement d'expliquer à quel point le monde etait méchant et que décidement, si on m'avait prévenu, je serais plutot resté dans le ventre de ma mère, et paye donc ta prune patron parce qu'aujourd'hui c'est jour des bonus sur objectif et que t'es mon pote.

Il me plaisait bien d'ailleurs, ce texte.

Mais figurez vous que, petit un, depuis que ma mère a reçu l’autorisation d’acquérir et détenir une arme dite de défense, je suis dès lors beaucoup moins enclin à fuir ce monde méchant.
Et que, petit deux, apprenez qu'il m'arrive que j'ai mal à une couille.

Alors oui bien sûr, je vous vois venir, vous vous dites l'autre eh, il a mal à une couille, ouh, il a les couilles pleines, ouh ouh le puceau d'internet, tout ça.

Déjà, je vous le dit tout net, ce n'est pas très gentil de se moquer, alors qu'au détour de l'intimité d'une alcove partagée entre peu, je dévoile pudiquement une de ces félures qui donne force et profondeur à l'humble rédacteur que je suis.

Et puis ce genre de piètre rebondissement scénaristique on le prête plus volontiers au jeune homme plein de sève qui s'avance fièrement dans les ténèbres de la vie et qui construit maladroitement son devenir d'Homme Fier et Rude dans des cloaques moites sentant la sueur et le mauvais vin.
Mais lorsque les tempes se parent de filaments d'argent, que le poil se fait rare et que la ceinture abdominale, loin de ceindre méticuleusement l'ensemble des organes supposés être maintenus, laisse plutôt libre champ à un large panel de sciatiques diverses et variées, il nous faut hélas chercher plus loin les causes du problème.

Le fait est que je me trimballe sans trop de raison une douleur lancinante située toujours au même endroit qui irradie calmement et régulièrement, comme un réacteur éventré en Ukraine, un beau matin d'Avril.

Comme je suis un Homme raisonné et pondéré, j'ai tout de suite pensé au cancer.
Ca me semblait bien le cancer.

Comme explication, je veux dire.

En effet, j'ai eu beau chercher, la dernière fois où j'ai reçu un coup violent à cet endroit, c'était à un concert d'Emir Kusturika, il y à 4 ans.
Je me souviens j'étais devant, tranquille, je tapais des mains en cadence, quand soudain, pas besoin de clin d'oeil, hein, on les connait bien ces gens là d'Europe de l'Est, ils vous frappent vicieusement dès que vous avez le dos tourné et une fois à terre, ils vous volent le portefeuille tout en essayant de vous fourguer trois fleurs fânées.
Des plombiers fourbes et sans cervelle.
Mais bon, bien que douillet et ayant encore en mémoire l'exacte image de l'impact, l'incident remonte quand même à 4 ans, et je pense qu'on peut décemment exclure cette explication.

Donc, cancer.

Alors que je m'en plaignais bruyamment à la machine à café d'entreprise, tout en suggérant subtilement l'ouverture d'un fond commun pour me soutenir dans cette rude épreuve, l'un de mes proches collaborateurs me suggéra de vérifier par la palpation l'étendue des dégâts.
Curieusement, l'hypothèse s'est estompée rapidement.
Bien que réalisant par la suite qu'il suggérait une auto-palpation, et non pas qu'il se portait volontaire, l'idée paraissait avoir perdu de sa force, et je n'avais somme toute qu'une confiance relative dans mon garagiste pour réaliser ce genre d'opération, vu déjà comment il pose les plaquettes de freins.

J'ai donc pensé à un calcul.

J'étais assez ennuyé que ce soit un calcul, déjà parceque j'ai toujours confondu la colique néphrétique et la colite nerveuse.
C'eszt fâcheux vous me direz, mais il paraît que l'un n'empêche pas l'autre.
On peut par exemple s'énerver sur sa déclaration d'impôts, mais c'est un jeu de mots quand même assez pourri.
Je revois encore se tortiller de douleur au sol l'un de mes amis en pleine crise aïgue d'expulsion d'un caillot de cristaux de sels et de minéraux compactés.
Cette fameuse douleur entre la crise cardiaque et l'accouchement.
La rose des sables de l'urètre.
C'est assez spectaculaire, cela fait penser un peu à Rodney King lorsqu'il a reçu tous ces aiguillons de pistolet electrique, et à la différence des policiers de Los Angeles, vous êtes dispensé de lui donner des coups de pied en même temps.
En contrepartie, celà manque singulèrement de style, de se répandre au sol comme ça, comme une petite chiasse et poussant des petits cris de douleur ridicules.
Et puis, je ne sais pas pourquoi, mais les personnes ayant subi cette épreuve ne peuvent s'empécher, une fois la crise finie, d'exhiber l'intrus expulsé.
Qu'on se fasse photographier avec une carpe de 9 kilos, je veux bien.
La carpe quand c'est pas préparé, c'est dégueulasse à bouffer, autant en garder à souvenir. On se fait prendre en photo, on boit un coup et on la rebalance dans le Tarn.
Mais se trimballer avec son calcul.
Vraiment.
Est ce que la petite souris passe si on le met sous son oreiller ?

Non décidément je ne peux accepter une explication aussi infimante.

Finalement, il me reste une dernière explication avant de me résoudre à aller voir un médecin.
Et si tel était le cas, je serais bien embêté, étant donné que l'administration, sachant que je suis un stakhanov en puissance, n'a pas jugé bon de m'envoyer les papiers concernant le choix du médecin traitant.
Moi ca me va bien, notez.
Moins de papiers, moins de problèmes, mais je me vois mal aller voir le premier docteur venu pour lui demander s'il accepte d'être mon médecin pour la vie parce que j'ai mal à une couille.

Donc ma dernière explication cohérente à un tel phénomène, c'est que j'ai grossi du sexe en une nuit et que le volume acquis bute désormais contre les limites ténues de mes pantalons en tergal taillés près du corps.

Et j'ai bien envie de dire que ce n'est pas trop tôt.

Je me souviens en effet, de ce diner mondain où devant les convives attablés, j'avais découvert avec effroi que je possèdais le plus petit sexe des environs.
Et pas que d'un peu.
Fort troublé, j'avais ensuite réalisé que la dernière fois où je m'étais aventuré à quelque peu mesurer le matériel, j'étais en 4e2 et pourvu d'un système pubien bien peu fourni.

Donc oui, effectivement, ce n'est pas trop tôt.

PS: Sinon, je m'excuse aussi auprès de tous les gens qui ont le cancer.

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