24.3.05

Don't blame it on the sunshine

Ce matin, alors que j'émergeais péniblement d'un erzatz de sommeil, il m'est revenu en mémoire cette histoire de Calvin & Hobbes où Calvin se reveille aux environs de 6 heures du matin, un samedi, et commence à faire un vacarme pas possible dans toute la maison.
On voit alors ses parents difficilement émerger de leur sommeil et se demander pourquoi il n'a pas le même entrain les jours d'école.
La chute de l'histoire est : "va lui casser ses petites jambes".
Jolie chute.

Je suis incapable de me remettre dans le rythme métropolitain.
Alors que j'enchaîne allègrement les nuits blanches quand il s'agit de danser jusqu'au bout de la nuit avec des coiffeuses de banlieue, j'en suis réduit à ramper laborieusement, englué dans ma bave nocturne lorsqu'il s'agit de tendre vers les objectifs fixés lors du dernier quarter meeting.

Deux putain de semaines à se dorer la pilule, a too foxxxen hundrah weeks et me voilà aussi dynamique qu'un fonctionnaire.
Vous voyez ? Je mens pas, je fais des blagues aussi fines que celles de Laurent Gerra.

Grosse fatigue, esprit vague et dispersé, ralenti perpétuel, manque d'entrain et d'appétit, idées libéro-libertaires, un véritable service gériatrique à moi tout seul.

Dans un premier temps, j'ai mis ça sur le compte du jetlag.
Vous savez ce que c'est, un jour à Paris, le lendemain a Tokyo, "i call you back dude" et le passeport repeint façon fanions à la fête de la bière, on ne peut qu'accuser un petit coup de fatigue entre la lombaire 4 et 5.
Mais je pense qu'on peut décemment abandonner cette théorie, une semaine après mon retour. Yeah, no kiddin', a foxxen jetlag syndrom. Dans ton cul, oui, le jetlag syndrom.

J'ai ensuite eu cette bonne excuse du parrainage impromptu, poil au Charles Hernu.
Certes, j'en ai largement profité pour refaire les niveaux d'huile et être aussi cuit que des huitres au champagne, mais bon, il me semble qu'on ne peut pas faire durer infiniment l'excuse d'être crevé parcequ'on à passé le weekend à danser en slip avec un lampadaire sur la tête.

Là, je dois bien admettre que je n'ai plus d'excuse sous le coude, je dois donc me résoudre à l'évidence.
Je suis définitivement en moins bon état qu'avant mon départ.
Soit j'ai pris un coup de vieux derrière la nuque, et celà ne peut être, non celà ne se peut; soit je suis envoûté.

Comment se résoudre sinon à expliquer un tel coup de fatigue que je m'endorme devant 'Nick Fury agent du S.H.I.E.L.D' avec David Hasseloff ? Un envoûtement. Voilà tout.

Finalement, ca ne peut pas être ça non plus.
Ce matin, donc, une fois extirpé de mon douillet retrait, et alors que je m'encquierais sur la meilleure façon de rompre un envoûtement, a foxxen spell on me, mon ami de bureau m'a expliqué que celà ne pouvait être, non, cela ne se pouvait, car mon prénom signifiait en dialecte sarakolé "jeune homme". Jeune Homme, parfaitement. Le sang de la vigueur coule dans mes veines puissantes.
Et çà, je trouve que ca pête sévère.
Mon prénom est en soi une immunité, comme à Koh Lanta, contre toutes les malédictions possibles et inimaginables. Je bois de l'huile de friture usagée, et hop, je te recrache de la Motul Premium.

Donc, finalement, c'est en me surprenant ce matin à envier le metier de vendeur de paninis que je croisais au coin de la rue, que je pense avoir mis le doigt sur la cause de cette méforme intempestive.

Si je manque d'entrain pour aller bosser tous les matins, c'est tout simplement que celà me fait prodigieusement chier.

Voilà tout.

Et je repense alors à cette histoire de Gay Luron et Jujube, où Jujube accuse un terrible coup de blues, comme à chaque printemps. Il sent en lui comme un énorme poids qui pèse sur tout son corps. Alors Gay Luron, qui n'est pas, contraintement à qu'on pourrait croire, un camarade extrêmement ouvert d'esprit, propose à Jujube une potion secrète qui rend la pêche. Jujube s'en va et revient quelques jours plus tard avec un tonus extraordinaire, une patate à tout casser.
Et Gay Luron de lui expliquer que la potion magique en question n'est en fait qu'un bête laxatif.
Jolie Chute.

Les jambes cassées, le laxatif.

Le secret, finalement, pour repartir avec entrain au travail, c'est en fait juste une question de pratiques fascistes.

Pop goes the Bastard - Clash galaxy

Party Ben est un garçon très bien.

Si on se réfère à Bootlegs, Mash-up & Bastard Pop qui lui-même se réfère au Zebramix, on tombe sur ça :

Party Ben - Somebody Rock me
instru : The Clash - Rock the Casbah
acapella : The Killers - Somebody Told Me

Et il en ressort la conclusion, qu'effectivement, Party Ben est un garçon très bien.

22.3.05

Téléphone,maison

Je n'ai pas réalisé tout de suite, mais j'ai bien l'impression que je me suis trompé d'avion, à mon retour.

Vous savez ce que c'est, rien ne ressemble plus à un avion qu'un autre avion.
C'est gros et plein de cons, ça sent le désinfectant, et une fois qu'on a bien vérifié qu'on était pas au nouveau show hebdomadaire de Monseigneur Vingt Trois, on croit naïvement s'embarquer dans un avion. Pourtant les choses sont moins simples que celà.

Alors voilà, histoire de tuer le temps, on s'installe au comptoir du bar de l'aéroport, bien décidé à épater les hôtesses de lufthansa en ouvrant sa chemise sur une poitrine velue et bronzée.
Et puis, entre deux mignonettes d'alcool fort à 35 euros l'une et un bourre pif amical mais ferme de Gertrude du LH604, l'attention devient quelque peu diminuée, le temps file, file, on se retrouve d'un coup à courir après une file d'imbéciles heureux aux sourires niais et au lieu de s'embarquer direction Orly, France on se retrouve embarqué pour une autre direction obscure.

C'est amusant, les longs courriers, finalement.

Des vieux les mains chargées de sacs en plastiques gavés jusqu'à la gueule qui réclament l'oeil trempé de frustration une deuxième ration molle de boeuf bourguignon collant et qui réveillent méthodiquement des bambins rougeauds pour les faire pleurer à heures fixes. En ce qui concerne les allégations douteuses sur mon supposé excès de bave durant mon sommeil sur l'épaule de mon bobo de voisin, je m'inscris en faux, je l'incommodais beaucoup plus avec l'odeur de mes chaussures.

Dix heures de chiropractie pour débutants et un élan wojtylasque d'embrassade de tarmac graisseux plus tard, le commandant de bord étant en plein dans sa période "frein à main sur parking Franprix", et me voilà dans un taxi en route pour ce que je prenais à tort mes pénates promises.

L'ennui, avec ces cités postmodernes mangées par le capitalisme débridé, c'est que la méprise ne saute pas immédiatement au visage.
A force de vendre partout les mêmes produits, dans un souci fort légitime d'optimisation de goûts trop divers pour être rentable, les signes distinctifs d'appartenance à une éthnie précise ont depuis bien longtemps fondu comme des glaçons sur le caleçon du premier péquenot égaré au Paris Folies un soir de salon de l'agriculture.

Mêmes centres villes, mêmes chauffeurs de taxi à moustache, mêmes cureurs de nez au feu rouge.

Certes quelques changements auraient pourtant pu me mettre la puce à l'oreille, mais on se surprend à penser que la vigoureuse politique gouvernementale, mâtinée d'apreté au travail et de respect humble des valeurs républicaines, porte finalement ses fruits et que la France dans une même aspiration de lendemains qui chantent s'est enfin décidée à retrousser ses manches et bouter vers des contrées à bas taux de main d'oeuvre le sinistre héritage laissé par les bolchéviks putchistes.

Disparu l'élément exotique de bureau qui rigolait bêtement, mais rien ne ressemble plus à un coturne de travail qu'un autre dépressif aigri.
Résiliée la ligne de téléphone, mais, de toutes façons, je n'ai plus le droit, sur injonction expresse du tribunal, d'appeller en haletant tout élement de sexe féminin de moins de quarante cinq ans.
Dissimulées les bites gravées à la clef dans l'ascenceur, mais je suis depuis passé au feutre indélébile, plus prompt à exalter mon art.

Et pourtant, au fil des jours, il faut bien se rendre à l'évidence.
Je ne suis pas chez moi.
Ces éléments vaguement familiers autour de moi ne sont pas les miens.
Je suis Ailleurs, je suis tel le pêcheur d'Islande, nappé d'un brouillard tenace rendant les formes anonymes aux alentours semblables à mon intimité.
L'amical bourre pif était donc bien plus leste qu'on aurait pu l'imaginer. Cet endroit ne peut définitivement être celui qui fait tant tinter mon heimat lors des lointaines veillées avec des marins russes suicidaires.

Des preuves ?

Par exemple, mes cheveux sont içi plus longs.
Alors que d'ordinaire, ils sont beaucoup plus courts.

Qu'est ce qu'il vous faut de plus ?

J'avais plus d'argent sur mon compte, beaucoup plus.
Avant mes vacances, j'étais un jeune requin, cousu d'or, à qui la Fortune offrait son plus beau sourire Aquafresh Pure White.
A présent, je suis à la tête d'une somme ridicule, que le fisc s'apprête à rendre encore plus exsangue.

Encore une preuve ?
J'en ai une.

Imparable.

Figurez vous que des gens qui se prétendent de mes amis, et ne sont, très certainement, que des vils escrocs est-européens en quête d'une hypothétique malversation financière à faire auprès d'un pauvre voyageur égaré en déshérence, se plaisent à affirmer à qui ne veut pas l'entendre, que sous le discutable prétexte d'abus antérieurs de substances psychotropes, ils se retrouvent à présent en charge d'un nouvel inactif rougeaud, futur ingrat joueur de guitare vraisemblablement pédéraste.

Jusque là, on ne peut que ricaner que sur cette infortune qui les accable et les tancer vertement de n'avoir respecté les sains préceptes énoncés dans tous les plannings familiaux prompts à éradiquer une surpopulation galopante et rendre le pays encore plus compétitifs.
Là où le bât blesse, que la chevillette cherre et que le Fogiel phosphore, c'est que ces sociaux traîtres n'ont rien trouvé de plus productif que de m'annoncer l'air béat d'autocontemplation stupide qu'ils m'avaient désigné parrain de cette viande braillarde qui sent le caca chaud.

Je rêve. Pincez moi.

Moi, Parrain.

Pour faire un exemple et sur le coup de la stupefaction, j'ai néanmoins vidé ma part de forêt noire dans le pantalon du père, à tout hasard. Comme ça, le deuxième, il sera chocolat.
Après m'être enquis de la légalité d'un tel procédé et du coût global de l'opération, il ne me reste à présent plus qu'une seule et unique solution.

La fuite.

Je suis, donc, en quête une bonne âme charitable qui serait disposée à me prêter main forte pour que je puisse retrouver mon lieu d'origine et ainsi mettre fin à ce cauchemar éveillé.
Ca ne doit pas être bien loin, c'est un endroit où j'ai les cheveux courts, plein d'argent sur mon compte en banque et où je ne risque pas de voir débarquer un jour un boutoneux pédéraste joueur de guitare, en pleine crise d'adolescence.

Putain, Parrain.

Je me vois bien, tiens, avec du coton dans la bouche et de la gomina dans les cheveux.

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