25.12.04

Paix aux Femmes et aux Hommes de bonne Volonté


Tête baissée, contre le mur

Cela fait finalement 4 ans.

4 ans que tu m'as dit un soir que nous nous reparlerions seulement dans 4 ans et que goguenard je me suis entendu te répondre "tenu". Fichu Klezmer. Fichue Fierté.

Evidemment maintenant, avec le recul, on a un peu de mal à croire ces petites histoires d'un autre millénaire faites de bric et de toc
C'est une histoire bancale qui franchit indécemment les limites du bon goût, qui aime à se vautrer dans une mièvre passion torride, façon Cartland période Jardinier.

Mais le plus impressionnant dans tout ca,
c'est que cela fait à présent 4 ans et que ce n'est toujours pas parti.

Attends, des occasions de lier le dialogue, il y en a eu plus d'une, hein.

Il fut un temps où tu voulais renouer le contact à peu près tous les mois, avec force manière et insistance.

Je me rappelle encore de ce sms où tu me sous-entendais, mystérieusement affublée d'une maladie exotique, que tu allais mourir, alors que je baignais dans le sang et les morts.

Je souris toujours quand je repense à ce lendemain de 11 septembre où tu m'avais appellé, pensant me réconforter, je pense. Je t'avais éconduite avec une telle spontanéité... Mon copain Bigoudi, témoin de la scéne, en avait craché un juron italien entre les dents.

Ca toujours été ta façon de faire, tu n'allais pas subitement en changer.
Tête baissée, seule contre le monde, à avancer droit devant jusqu'à ce que les murs s'écroulent.

Avec le temps pourtant, je m'étais dit que tu comprendrais,
qu'au final, tout cela prendrait une patine ancienne sans grande valeur.
On n'écoute que distraitement les souvenirs
glorieux des Héros tombés pour la France.

Alors je me demande, qui, du Hasard ou de l'Obstination, a fait que nous nous croisions hier soir, en cette nuit de Noël.
Le Hasard bien sûr, à t'écouter.
Mais nous savons très bien depuis le temps, qu'il est des Hasards que l'on tisse méticuleusement, en attente d'un coup de dard mortellement placé.

Celà fait 4 ans ce soir et je n'ai toujours pas envie de te parler,
toujours pas envie de t'entendre me dire une fois de plus que j'ai été si important dans ta vie,
qu'après moi plus Rien n'a compté.
Je n'ai pas envie de te l'entendre dire.

Les femmes ont cette déstabilisante faculté de pouvoir te présenter un solde de tout compte de leur passé, bon ou mauvais, sans aucune pudeur.

C'est toujours une fois de trop, alors je te le dis,
encore une fois, je coupe ton élan confessionnel,
je t'empêche de me dire ces mots que j'attends depuis si longtemps,
et une fois de plus, nous en restons là.
Les mots hurlent à nos oreilles, brûlent nos gorges.
Et nous en restons là.

Les choses ne changent pas,
tu me dis que tu comprends, mais tu ne comprends pas.
Cette chorégraphie, nous la répétons
à l'infini depuis la nuit des temps.

depuis notre mort,
depuis ce moment là,
depuis cette fin là.

Nous rejouons encore une fois notre fameuse dernière scène, déjà jouée dans une multitude de variations. Changeant l'intonation, improvisant, enrichissant notre jeu avec le vécu engrangé depuis.
Une scène de la vie, ca se travaille jusqu'à en obtenir un résultat parfait.

Et pourtant rien ne se passe. Rien ne passe.

Ce soir, pourtant, c'est la dernière représentation,
nous le savons, nous n'avons que trop répété pour cette Grande Dernière.
Les acteurs sont soulagés, ca se sent. Il y a dans l'air cette légère inquiétude de l'après.
Les phrases coulent naturellement, l'interprêtation est pénétrée, subtile et sensible.
Il y à cette bienveillance dans les yeux qui ne trompe pas. Le texte est maitrisé à la perfection.
Plus rien ne peut nous surprendre.
C'est aussi ca le talent des grands acteurs, pouvoir être capable de faire encore suer le bête après toutes ces représentations.

Et pourtant, rien n'a changé. La magie n'opère pas. L'étincelle ne se fait pas.
Malgré toute cette bonne volonté jetée au visage pour transcender ce foutu scénario,
le tiède le cède au froid, puis au glacial.

Rideau.

Le temps n'aura rien fait. Ni patine, ni poussière, ni pardon.

Cette histoire aura été bancale de bout en bout, de ses débuts gauches à son dernier acte laborieux.
Et rien ne l'aura sauvée. Ni toi, ni moi, surtout pas Moi, surtout pas moi.

Amen.

J'ai failli te répondre "tenu" quand tu m'as suggéré de se recroiser dans un an.


24.12.04

Carrément méchant, jamais content.

Steven, il est pas très clair ton blog, là...

La dernière fois ou j'ai pleuré en regardant un film, c'était pour Deep Impact.
Réaliser que je pleurais devant Deep Impact m'avait fait pleurer deux fois plus encore.
Je m'en rappelle d'autant mieux que je pleure rarement en regardant les films.
J'ai du pleurer pour Bambi, il me semble que j'étais pas très frais pour Breaking the Waves et donc Deep Impact.

Je me suis découvert une sensibilité à fleur de peau sur le tard, à peu près au même moment où j'ai pris conscience que je ne pourrai pas faire carrière comme acteur pornographique, même dans une bande annonce de très courte durée.

Pourtant, comme il me semble ne pas être le dernier à m'efforcer de saisir l'absurde d'une situation tragique, je me suis toujours pensé à l'abri du moindre épanchement morveux.
Mais je me suis finalement rendu compte que j'avais l'émotion plutôt facile pour tout ce qui avait trait aux belles démonstrations d'humanité, lorsque l'humble et l'honnête triomphent devant le puissant malfaisant.
Je me trouve traversé d'un frisson sincère devant les manifestations démocratiques spontanées qui éclosent sporadiquement au gré des diverses turpitudes politiques dont nous régale le Monde Moderne.
Chaque fois que la Justiceuh triompheuh, putaing, moa ca meuh reng tout choseuh, comme dirait Charles Pasqua. J'ai même pleuré en découvrant de visu la Statue de la Liberté, Ok ?

Mais bon, là, à part le gros qui a gagné au Euro Million et Auxerre-Nantes, des victoires du Bien sur le Mal, j'en vois pas des masses.

Il n'en demeure pas moins que je me trimballe un vieux fond de larmes depuis quelques jours.

Rien de bien méchant je crois, à part cette paupière gauche qui palpite un peu trop nerveusement à mon goût,
mais il n'agirait pas qu'on me pique la dernière place restante du wagon, si on ne veut pas que je me jette au sol en position foetale, éructant un cri primal du plus bel effet.

La fatigue, le stress, l'esprit de Noël, va savoir, je me perdais en conjectures hasardeuses et m'efforçais d'épeler correctement fluoxetine, au cas ou je doive composer un haïku sur le bloc d'ordonnances que le vétérinaire m'avait gentiment donné la dernière fois ou il s'était absenté chercher une injection d'antitoxique.

Me voilà néanmoins de sortie, histoire de ne pas arriver les mains vides aux agapes prochaines,
l'impromptu Pauillac Bellegrave découvert ne parvenant même pas à égayer cette journée crépusculaire.

Et puis je la vis.
Brune, féline, timide mais pleine de vie.
Fortement troublée lorsque nos regards se croisèrent, elle tenta de détourner le regard et dut changer de direction pour tenter de m'éviter, mais c'était trop tard, j'étais déjà sur elle.

J'ai toujours fait cet effet aux femmes. Troublées par mon charme animal, elles ne sont plus que des frêles petites choses entre mes bras rassurants.

Enfin, en l'occurrence là, c'était plutôt une petite fille de 3 ans, qui rentrait de promenade avec ses parents de voisins. Mes copains voisins.

Sa crise de timidité passée, elle me fît un large coucou de la main en s'appliquant à agiter correctement sa paume, me souriant, tel Cassius Clay, du peu de dents qu'elle avait été en mesure de produire durant ce temps imparti.
Elle s'en foutait un peu elle, je crois, de la démocratie galopante et des météorites aveugles.

Finalement,
le Pauillac avait un peu plus de gueule après.

22.12.04

Ex fan des sixties


C'est très jus de raisin...

Spontanement, je ne pense pas pouvoir me classer dans la catégorie des gros lecteurs.
Certes je lis, et pas uniquement le courrier de mes exs quand j'ai un tournevis sous la main.
J'ai souvent des crises compulsives sur des auteurs, des coups de coeur pour des couvertures aguicheuses,
de terribles lacunes que je m'applique honteusement à cacher.

Mais j'ai quand même conscience d'aller au plus facile,
un peu comme quand on va draguer les allemandes au camping.

Trônant dans un coin, se trouve ma pile de la honte,
dont la hauteur varie selon l'humeur et la motivation.
C'est une superposition émue de mes notes pour plus tard, de mes souhaits d'émancipation culturelle,
mon accumulation de voeux pieux.
J'y pioche pour me tenir compagnie dans les moments creux, froncer du sourcil l'air pénétré devant mon jambon à l'huile au Balto.

Tout cela pour en venir à mon propos du jour,
à savoir, que que le concept de Moment est essentiel lorsqu'il s'agit d'aborder un livre.

Je n'étais pas parvenu à aller au delà du premier chapitre
des "anges n'ont rien dans les poches" de Dan 'fils de' Fante.
C'était une sorte de bouillie tordue et illisible, une fièvre incompréhensible et pénible.

Toutefois, vieux fond inquiet de culpabilité aidant,
l'ouvrage était retourné dans la pile,
histoire de se refaire une virginité.

Passent quelques mois d'épiques aventures
(lire à ce sujet "Le club des 5 et le secret des Templiers" )
et le voilà réapparu dans mon sac en ce début de semaine, l'air de rien,
le genre à attendre en embuscade le bon moment pour te bouffer trois doigts.
Ce n'était plus le même livre.
Limpide et fluide.
Fromage et Dessert.

Je suis clairement incapable de dire comment il est parvenu à réécrire
tout cela en si peu de temps, mais je suis content de voir que mes critiques
ont porté leurs fruits.

Pareillement,
je garde un souvenir chaud et vivace de quelques auteurs de mon adolescence.
Gregor Samsa planqué sous le lit, la fulgurante carrière de Hank à la poste, les souvenirs de la maison des morts.
tout cela s'était mélangé au fil du temps en un sirupeux cocktail où j'aimais clapoter des deux pieds.

Lubie soudaine, je ressors l'autre jour le Procès.

Je passe un très mauvais moment.

Horriblement gêné pour Joseph et ses jérémiades de poulet déplumé.
Horriblement gêné pour le jeune garçon romantique qui suivait fébrilement ses péripeties.

Me voila navré par son manquede réactivité,
pointant du doigt avec quelle flagrance le sujet est peu motivé, à quel point il manque de pro activité,
comment il est incapable d'optimiser son aptitude à résoudre les conflits.
Le mauvais élément typique dont les errements peux coûter un budget à l'équipe.
Le genre de gros naze qui s'asseoit sur sa prime en fin d'année les larmes aux yeux.
Le genre de loser qui part dans la première charette de restructuration.
Le genre de de minable qui ne sait pas accorder ses cravates avec ses chemises Armani.

Mais mon petit pote, tu sais où tu peux te la foutre ta demande de promotion au poste de senior manager ?

Depuis,
je regarde avec angoisse cette rangée de vieux livres poussiéreux, là bas, au fond derrière.
Terrorisé de découvrir quelle bande d'improductifs geignards j'ai hébergé en mon sein jusqu'à présent.


Le gène égoiste

J'ai clairement conscience de ne pas faire quelque chose de bien.
J'ai clairement conscience que je ne suis pas meilleur.

Mais bon voilà, je n'ai pas pu me retenir.
Je suis allé lire des fiches profils de gens qui cherchent le grand Amour sur Internet.

"je cherches un relation longterme avec un homme. dois avoir humour,et aime voyager.je aime voyager dans europe je aime music,salsa ,samba pop, etc,"

"bonne humour serieuse dans le trv seductrice j aime les gent et je suis romontique mes habutide calme et genti "

"Je ne parle pas beaucoup Francais mais je dois écrire en Francais ici. Je viens en Juilet pour travailler et je voudrais rencentrer un homme comme un ami ou propablement plusieur. Pour moi les interesses sont plus important que comme tu parais. Je veux un non-fumeur qui voudrais des enfants."

"Je m'appelle O. Je suis terminee l'Universite.
Je suis tranquille,delicat, romantique. Mais parfois j'aime les petite aventures,le flirt. J'ai l'humour. J'aime danser. J'aime la litterature, la musique (je jouer sur le piano), l'architecture, la cinema. Je m'interesse a l'histoire de la France, la cuisine et la vinification francaise."

"DEJA MERCI D'AVOIR CONSULTER MON ANNONCE!!!!!JE RECHERCHE UNE BELLE AMITIE QUI POURRAS SE TRANSFORMER EN UNE MAGNIFIQUE PASSION.MES MOTS CLES SONT RESPECT,CHARME,SEDUCTION,HUMOUR,RESPECT ET COMPLICITE.JE VOUS LAISSE LE SOIN DE DECOUVRIR MA PERSONNALITE CAR CE N'EST PAS EVIDENT DE SE DECRIRE!!!!!SIMPLEMENT QUE JE SUIS QUELQU'UN DE PASIONNEE.....A TRES BIENTOT..."

Je vous l'ai dit,
je ne porte aucun jugement,
chacun est libre et je le respecte,
je ne fais juste que sortir des phrases d'un contexte.

Mais
mon abonnement à Foot+, je le trouve de plus en plus pertinent

21.12.04

Le dérèglement hiérarchique


Tu t'es vu quand tu prends des photos quand t'as bu ?

Je flanais béatement dans les échopes, incognito parmi les acheteurs de noël, en ce pâle samedi,
mu, tel un papillon devant la flamme létale, par une force incoercible
qui m'incitait à toujours plus me fondre avec ces acheteteurs du dernier weekend.

J'ai toujours été fasciné par ces scènes d'hysterie collective.
lorsque j'y suis confronté, je pense souvent au psaume 23 de David,
celui qui dit en substance a peu près ceci :

"Quand je marche dans la vallée de l'ombre de la mort,
je ne crains aucun mal,
car j'ai toujours ma carte visa en réconfort"

J'ai toujours été dépassé face aux mouvements de foules.

Dépassé comme purent l'être les indiens contaminés par la vérole nichée dans les couvertures offertes par les nouveaux colons.
Cela dépasse mon entendement.
On y effleure cette ambiance de fin du monde,
celle qui distend les frêles limites de l'individu orthonormé.
Les foules compactes de la Kaaba, les Stones à Altamont, le Heysel.
Le cadeau de la dernière minute à la Tante Odile.

Or donc,
absous de ces basses tâches pour cause conjugée de subite hécatombe familiale et d'absence tangible de preuves aux assises,
je glissais entre les rayons, insouciant à la pression sociale,
uniquement attentif au moindre dérapage,
de ceux qui font parler les poings pour le dernier power ranger force rouge du rayon.

Et puis je le vis.
Coincé entre deux ouvrages de technique de management par le renvoi massif.
Modeste et discret.
Humble et timide.
Cela faisait presque 20 ans que je l'avais perdu un jour dans un aéroport en transit des antipodes.

"Le principe de Peter". (tarte à la crême bien sur, le rappel est néanmoins ici)

Le petit bonhomme au chapeau melon trônait toujours fièrement dans son thermomètre.
3 euros de bonheur.

C'était le dernier du rayon mais je suis parvenu à l'avoir.
Qu'est ce que je lui ai mis, à l'autre con.


20.12.04

Une valse hésitation se danse à plusieurs temps


La réforme de l'orthographe est sur une voie de garage.

Cela commence avec un vendredi soir dans un restaurant vide au possible.
Le carton de reservation qui trône fièrement sur la table n'en étant que plus incongru.
Le chien d'A. tellement en joie de me revoir, me colle une bonne vieille honte en enfournant son museau dans mon entrejambe durant un temps bien trop long pour ne pas paraitre suspect.
Cela aurait été drôle s'il ne l'avait pas fait une bonne cinquantaine de fois durant la soirée.
Excédé, je lui lâche un billet de 20 euros pour qu'il aille s'acheter le playdog de noël.

Nous sommes couverts de cadeaux exotiques par G. de retour de l'empire du milieu.
L'emballage papier journal est déjà en soi une joie avec sa calligraphie obscure.
Cela tranche terriblement avec l'approximatif couscous merguez à l'eau qui tente péniblement de s'imposer.
J'hérite d'une paire de billes en marbre. Stressé, moi ? Ou bien, signe d'une virilité débordante ?

Cela se poursuit par un clignement d'oeil qui tord le temps pour avaler les heures comme des miettes.
Des pommes de terre, des têtes de mort, l'outing de Blake et Mortimer, des insomnies.

En transit chez des vieux amis,
le genre qu'on a tellement fréquenté qu'on ne peut décemment plus les cotoyer,
j'apprends que ce petit monde que je me suis patiemment appliquer à proscrire continue à vivre sa vie de plus belle, l'exquis raffinement venant de l'apparent rapprochement de quelques unes de mes précédentes histoires sentimentales.

Je ne sais pas trop comment prendre la nouvelle, mi goguenard, mi méfiant.
Apprendre qu'elles puissent se frequenter et se cotoyer tripote mon égo.

L'Imaginaire suggère qu'il doit s'agir d'un beau taillage de costard, du sur mesure à l'anglaise, façon tweed à chevrons.
Le Réel affirme qu'il serait bien prétentieux de se croire encore sujet après si longtemps.
L'Egomaniaque demande s'il ne serait pas possible de faire un plan à plusieurs.

En tout cas, plus besoin de savoir pourquoi mes oreilles sifflent depuis si longtemps. Nous en avons à présent trouvé la cause.
Je crois qu'il serait plus simple d'apprendre à mieux gérer les exs, mais je trouve plus rassurant d'avoir des relations conflictuelles avec injonction du tribunal à ne pas dépasser une distance de sécurité de 50 mètres.
Question d'hygiène.

Et puis, esprit de Noël aidant,
tout cela se termine avec une Mère Noel légèrement en avance sur les horaires,
mais dont la gracieuse et impromptue intervention fut appréciée,
au beau milieu de monde hostile et ingrat.

Les miettes sont avalées.
Et je ne sais toujours pas danser cette putain de valse.


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