7.11.05

Slap your penis on the keyboard and hit enter

Peut être les médicaments.
Ou le manque de sommeil.
Ou cette parano poisseuse.
Ou le manque d'alcool.
Ou le changement d'heure.
Ou l'automne.

Oui, voilà, le temps.
Le temps et le climat social.
Le temps, le climat social et le maintien douloureux de Nice dans le milieu du championnat, au prix de tragiques nuls poignants.

Le fait est que je ne suis pas dans le rythme.
Systématiquement un poil en retard, rater sa sortie des coulisses, ramer pour revenir dans le jeu.
Le genre à en faire des tonnes pour donner le change.
Le rire sonore aux blagues de Toto.
Les yeux écarquillés sur les formidables plus values engrangées lors de transactions immobilières.
Le maniérisme boulevardier.

Nous sommes affalés, au milieu de cette fourmilière d'enfants braillards, geignants et morveux.
Des pépiements, des chutes, des cris, des pleurs.
Le jardin d'enfants, la plus grande promotion pour la vasectomie jamais inventée.
Difficile de garder son calme lorsqu'on se prend une poignée de corde à sauter dans les gencives.
De ne pas saisir le bambin par la cheville et le frapper sauvagement au sol.
Difficile de garder son calme lorsque son interlocuteur, un père de famille, notre parfaite copie conforme, nous balance dans les gencives les vertus de l'accession à la propriété, du mariage, de la paternité sans nullement pouffer.
De ne pas saisir son charmant bambin par la cheville et le frapper sauvagement avec.

Toujours ce battement de retard et finir par accepter l'invitation polie, en souriant, tout en tentant de fermer sa gueule au surmoi qui hurle au social traitre.
Donner les autocollants de sa barquette trois châtons à une mamie obèse, qui vote sûrement front national.

Accepter des cartes de fidélités pour faire plaisir à des vendeuses qui doutent, sourcil froncé, sur l'orthographe d'Eddie Murphy.
Accepter l'infâme presse gratuite en disant merci puis avoir les doigts qui brûlent de honte sur le papier de mauvaise qualité bariolé aux promotions exceptionnelles du jour.
Dire mécaniquement oui à tout sans réfléchir et se retrouver à taper des mains en chantant des chansons populaires.
Embrasser des abrutis embeaufisés à l'auguste façon des sous-préfets en visite dans les maisons de retraites.
Rire aux plaisanteries graveleuses tout en prenant conscience de façon terriblement aïgue du concept de l'expérience extra corporelle.

Peut être la pression.
Ou la mauvaise gestion du stress.
Ou une pulsion érotomane hasardeuse.
Ou la taxe d'habitation.
Ou la terrible polémique sur la bonne utilisation du terme racaille en milieu hostile.
Ou peut être le renoncement complice.
Ou bien le ...
Le temps de tourner la tête.
Même pas de quoi allumer une clope.
Même pas de quoi regarder une paire de bottes, histoire de satisfaire un semblant de libido.
Et me voilà encastré dans la voiture de devant.
Afficher un sourire navré au lamentable "c'est donc vrai que fumer tue !" de sa passagère.

Laissez moi juste le temps de trouver quelque chose à enfoncer au fin fond de la gorge de cet abruti qui rigole, là, derrière moi.

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