29.7.05

Le secret de la rivière au singe



Nous vivons un drame, un drame au quotidien.
Au delà des famines nigériennes, des frappes terroristes aveugles.

L'été est là.

Ou plutôt,

les touristes sont là.

L'été, cette adolescente riante et insouciante, bien trop bafouée par des légions barbares
déferlants aveuglement sur sa fragile virginité.
Ils pillent, brûlent, dévastent, piétinent chaque parcelle de sa douceur si pure.

Dans ce sordide monde au souffle chaud qui lèche nos nuques, perdurent pourtant des petites sphères d'innocence, qui, le temps d'un oubli, nous absolvent de toute la noirceur de nos âmes.

Dans ce registre, je peux compter sur un rite intime perpetué d'année en année au prix de douloureuses contorsions, certes, mais qui, bon an mal an, maintient son office rédemptrice et apaisante.

Voilà plusieurs années de celà, alors que nous cherchions un raccourci vers le camping "Die Blonde Fraulein", nous fîmes la fortuite découverte d'une petite berge abandonnée, figée dans la nacre du temps. En compagnie de quelques fidèles partenaires de crime, nous décidâmes alors de
prendre sommairement gîte et de nous lancer dans la grande aventure de la pêche à la carpe,
dans la plus pure tradition Hemingwayne, le petit frère de John.

Je compte sur les doigts les heures qui me séparent dorénavant de ma retraite cénobite.

Pensez donc, un endroit où le premier relai GSM est à 10 kilomètres.

A nous les joies de la boite de vitesse qui cède sur l'autoroute en pleine nuit, des bivouacs sous les pluies torrentielles, de la promiscuité intense qui crache les hargnes sourdes et intestines, des dépassements astronomiques de budget, des nuits pieds dans l'eau glacée à lutter contre des bouts de bois qui cassent les lignes, des caissières de la campagne peu farouches, des carpes qui ne sortent pas, du caca solitaire dans la forêt hostile, des bêtes sauvages qui dévastent le camp et qu'on prend saoûl pour un chimpanzé échappé du cirque voisin.

A chacun son voyage au bout de l'enfer.

Sans oublier les joies des notes rédigées à l'arrache entre deux coups de fil ambiance de fin du monde de l'entreprise libre et audacieuse.

Si je ne reviens pas, c'est que je serai devenu célèbre.
Section faits divers.

[edit] : Je viens de voir l'image. Je pleure de rire.
Quand on rit devant une tête de mort de chimpanzé, il est grand temps de partir.

25.7.05

Ed is Dead, again

Libé sez :
Edward Bunker, auteur américain de romans policiers [...] est décédé à l'âge de 71 ans. [...] il aura passé 18 années en prison, qui seront l'occasion pour lui d'apprendre à écrire [...].

Sale temps pour les héros.

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