2.6.05

Pop goes the Bastard - Team9 from outer Perth

On trouve quelques vs sympas sur le site des Team9 :
Service minimal, je ne suis pas encore arrivé dans le monde des vivants.

31.5.05

Le meurtre est l'extension logique des affaires.

Une paire de cuisses sur des talons hauts qui gravit avec difficulté les escaliers qui mènent au quai.
Légère vue de dessous.
6 sur une échelle de 10.
Des ongles vernis. Une peau laiteuse.
des chaussures à 50 sacs, à tout casser.
Le tailleur est sobre.
Elle montre ses jambes pour qu'on ne regarde pas sa tête.
On peut se dire que c'est une petite journée quand on se surprend à regarder avec un peu trop d'insistance un ersatz d'érotisme d'entrejambe.
"Bonjour, il se trouve que j'ai une libido complexe. Est-ce que notre relation peut se limiter à juste regarder vos jambes, s'il vous plait."
On peut se dire que c'est une petite journée quand on se fait surprendre à regarder avec un peu trop d'insistance et qu'on en éprouve pas la moindre honte.
Le regard d'allemand aviné devant les vitrines d'un eros center.

Je suis poursuivi par un étranger.
Un étranger du Nord, note bien.
De ceux qui se baignent nus dans les fjords, respectent les limitations, portent des lunettes carrées. Des gens qui achètent leur alcool uniquement à travers des vitrines.
Il me connait.
Je ne réponds pas.
Je ne marche pas assez vite.
Je ne mange pas de renne.
Il me demande pourquoi je suis de cette humeur.
Je lui demande s'il est toujours aussi con.
Il me répond qu'il vient d'être viré.
Je lui demande si c'est parce qu'il est toujours aussi con.
Il ne mange pas assez de rennes, lui non plus, il ne peut pas me frapper.
On peut se dire que c'est une journée sans, quand on en vient gratuitement à traiter de con.
Je lui parle de Riesling, des vendanges tardives.
Je lui parle d'alcool qu'il achète à travers des vitrines.
Il comprend que je ne plaisante pas.

Le téléphone sonne. Je ne réponds pas.
Le téléphone sait que je suis là.
Je me demande comment il le sait.
Les sonneries durent longtemps, elles se répétent.
Le répondeur ne se déclenche pas.
Ils m'observent.
Ils ont du cacher une petite caméra.
Le téléphone sonne pour la cinquième fois.
Ou bien des espions.
Des espions qui mouchardent mes agissements. Dans des micros ultra-légers.
Surtout pas de faux-pas.
Je contribue activement à une politique libérale et audacieuse.
Je suis au meilleur de ma forme.
J'ai récupéré avant-hier le Walther P38.
Il sent fort le gras.
On me dit que c'est peut être important, qu'il faudrait décrocher.
Je dis qu'à présent j'ai un putain de flingue, que personne sur terre ne me fera décrocher.
Surtout pas d'autre faux-pas.
On me donne l'exemple en décrochant d'autres téléphones devant moi.
Ils reçoivent leurs ordres dans des micro-oreillettes.
Ils veulent que je décroche. Ils ne m'auront pas.
La caméra est dans la lampe. Je l'éteins d'une claque.
Le téléphone dit que des gens sont licenciés.
Deux.
C'est anonyme, des gens.
Des gens sont ils encore anonymes quand ils ne sont que deux ?
A partir de combien de pierres le tas disparait il, déjà ?
Le téléphone dit que nous devons donner une estimation de la prime à donner.
Personne ne bronche quand je suggère une arme semi-automatique de la seconde guerre mondiale.
Ils ont du en recevoir l'ordre dans l'oreillette.

Un chat me miaule dessus avec vigueur.
Il me dit de ne faire confiance à personne.
Il veut que je le prenne dans mes bras.
De l'amour instantané, gratuit.
De l'amour impulsif et sincère.
Les jambes prennent la deuxième position de tendresse de la journée.
Le chat miaule sur le passant suivant avec vigueur.
Les jambes gagnent une place.

Je n'ai rien à faire.
Des gens attendent en bas de mon immeuble.
Ils sont plus de deux. Je peux le certifier.
Je prétends être pressé, j'en ai l'air.
Ils me bloquent le passage. Ils sourient.
Je refuse de gouter aux plats sur les trétaux, de manger avec eux.
Je réponds brutalement.
Je n'ai pas le temps, je suis pressé, mens-je.
Je bouscule un gens. Deux, peut-être.
Dans l'ascenceur, on me parle mais je n'entends pas. Je ne reponds pas.
Je feins d'être toujours pressé, pour donner le change.
Le frigo est vide.

Petite journée.

29.5.05

L'avis ordinaire.

J'ai chaud.
Il y a ce canapé, là bas.

IL y a ces quelques notes des Gorillaz, le dernier titre, un morceau que tu n'aimes pas particulièrement d'ailleurs, qui tourne en boucle dans la tête.
En cherchant bien, il semble te rappeller que le terme exact est image auditive.
Une douzaine de notes en boucle.
A la longue, tu as même composé une petite danse de circonstance, poings fermés et épaules déhanchées.
Assez lascive, assez classe.
Classe comme Sacha Distel, disons.
Hanche et épaule.
N'importe quoi.
Comment on dit déjà ? Oxymore ?
Même pas un oxymore.

Il n'empêche que ce rythme faussement triste te convient bien ces derniers temps.
Une sorte de lassitude tellement familière.
Pas la moindre envie de sortir de cette commisération où tu te complais.
Le côté génie torturé, tout ça.
Tu ne peux même plus t'allumer une sèche pour prendre la posture.
Et ça le fait beaucoup moins avec une branche de céléri.

La canicule qui prend ses aises, ton costard qui n'est plus de saison.
Cela fait déjà quatre fois que tu expliques ton métier.
Les gens ne comprennent pas bien.
Tu n'en es déjà pas très certain toi-même.
Il parait que dans les soirées de rencontre-minute, il est interdit de parler de son travail.
Il parait que ca casse la magie.
De la magie dans une rencontre-minute.
Tu me suis ?

On a insisté pour que tu viennes.
Rien de mieux pour se braquer.
Une grosse fête, un quartier cossu.
Une piscine.

Le problème dans une party à plus de cent personnes, c'est que tu passes ton temps à te demander qui sont tous ces gens, qui sont les gentils et les méchants, qui va te demander ce que tu fais dans la vie.
Et puis c'est toujours les gens que tu ne veux pas voir qui viennent te parler.
Ok, c'est vrai qu''il y a très peu de gens que tu veux voir en général.
Combien de fois dit on Je dans une vie ? Plus d'un million ?

On ne compte plus le nombre de nationalités.
Cela fait déja trois fois que tu expliques en anglais ton métier.
Ca ne passe pas mieux.
Une fois en allemand, plus laborieusement.
Mais elle a un immense tatouage dans le dos.
Ca aide énormément.

Déhanché d'épaule.
Danse mélancolique.

En fait ce qu'il te faut, c'est un peu de calme.
Parce que cette chaleur, parce que tous ces gens finalement ça a fini par t'atteindre.
Apparement il n'y aurait pas d'équivalent à "Enculé", en japonais.
Pour trouver un équivalent, il faudrait apparement conjuguer de façon alambiquée le mot "Méchant".
Enculé, c'est le plus que parfait du subjonctif du méchant.
Ca se tient.
En revanche, niveau Bondage, ils ne craignent personne.
On dit Shibari, d'ailleurs.
Shi-ba-ri.
Moi je dis çà, je dis rien, hein.

Il y a ce canapé là-bas.
les yeux fermés pendant peut-être une minute.
Pas plus.
Et tout autour de toi des enfants.
Des petits enfants qui te regardent avec des grands yeux ronds.
Le menton légèrement penché, silencieux.
Il y a cette scène de l'invasion des profanateurs de sépultures, version Ferrara.
Tous les malades qui se lèvent de leurs lits d'hopital et pointent du doigt le héros en hurlant de façon stridente.
Des enfants possédés qui te sautent dessous en hurlant, qui se tapent dessus, qui tombent, qui te font des bisous, qui montent au bras, qui pleurent, qui rient.
Tu essayes de souffler sur un bobo pour le faire partir.
Comment on dit déjà ?
Vasectomie ?

En rentrant la radio crache la chanson des Gorillaz, ca en devient tellement cliché que tu hésites même à en parler.

Mais si on devait commencer à taire les clichés.

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