Peut être les médicaments.
Ou le manque de sommeil.
Ou cette parano poisseuse.
Ou le manque d'alcool.
Ou le changement d'heure.
Ou l'automne.
Oui, voilà, le temps.
Le temps et le climat social.
Le temps, le climat social et le maintien douloureux de Nice dans le milieu du championnat, au prix de tragiques nuls poignants.
Le fait est que je ne suis pas dans le rythme.
Systématiquement un poil en retard, rater sa sortie des coulisses, ramer pour revenir dans le jeu.
Le genre à en faire des tonnes pour donner le change.
Le rire sonore aux blagues de Toto.
Les yeux écarquillés sur les formidables plus values engrangées lors de transactions immobilières.
Le maniérisme boulevardier.
Nous sommes affalés, au milieu de cette fourmilière d'enfants braillards, geignants et morveux.
Des pépiements, des chutes, des cris, des pleurs.
Le jardin d'enfants, la plus grande promotion pour la vasectomie jamais inventée.
Difficile de garder son calme lorsqu'on se prend une poignée de corde à sauter dans les gencives.
De ne pas saisir le bambin par la cheville et le frapper sauvagement au sol.
Difficile de garder son calme lorsque son interlocuteur, un père de famille, notre parfaite copie conforme, nous balance dans les gencives les vertus de l'accession à la propriété, du mariage, de la paternité sans nullement pouffer.
De ne pas saisir son charmant bambin par la cheville et le frapper sauvagement avec.
Toujours ce battement de retard et finir par accepter l'invitation polie, en souriant, tout en tentant de fermer sa gueule au surmoi qui hurle au social traitre.
Donner les autocollants de sa barquette trois châtons à une mamie obèse, qui vote sûrement front national.
Accepter des cartes de fidélités pour faire plaisir à des vendeuses qui doutent, sourcil froncé, sur l'orthographe d'Eddie Murphy.
Accepter l'infâme presse gratuite en disant merci puis avoir les doigts qui brûlent de honte sur le papier de mauvaise qualité bariolé aux promotions exceptionnelles du jour.
Dire mécaniquement oui à tout sans réfléchir et se retrouver à taper des mains en chantant des chansons populaires.
Embrasser des abrutis embeaufisés à l'auguste façon des sous-préfets en visite dans les maisons de retraites.
Rire aux plaisanteries graveleuses tout en prenant conscience de façon terriblement aïgue du concept de l'expérience extra corporelle.
Peut être la pression.
Ou la mauvaise gestion du stress.
Ou une pulsion érotomane hasardeuse.
Ou la taxe d'habitation.
Ou la terrible polémique sur la bonne utilisation du terme racaille en milieu hostile.
Ou peut être le renoncement complice.
Ou bien le ...
Le temps de tourner la tête.
Même pas de quoi allumer une clope.
Même pas de quoi regarder une paire de bottes, histoire de satisfaire un semblant de libido.
Et me voilà encastré dans la voiture de devant.
Afficher un sourire navré au lamentable "c'est donc vrai que fumer tue !" de sa passagère.
Laissez moi juste le temps de trouver quelque chose à enfoncer au fin fond de la gorge de cet abruti qui rigole, là, derrière moi.
22 Comments:
Ton texte fait comme un écho au "loup des steppes" de Herman Hesse qui occupe ma table de chevet en ce moment.
Pour évacuer toute tension culturelle, je suis presque tenté de faire une blague sur les nazis.
Mais pour être tout à fait franc, Herman était un ami qui m'a piqué pas mal d'idées dans le temps, depuis nous ne nous voyons plus.
Y'a des jours ou je t'aime bien (et où je ferme les yeux sur ton intérêt douteux pour les jardins d'enfants).
Moi je t'aime tous les jours, Nacha
Oh oh, pour ma part tu me fais penser à une MerdReuse (A. Jarry & Ubu Roi), et j'aime beaucoup !
Au cinéma, les bons metteurs en scène n'ont pas besoin de figurants pour pointer du doigt (le majeur dans ton cas !) un panorama particulier : "Ooooh regarde Bill, quel beau coucher de soleil !". Eh bien ta prose fonctionne pareillement, sans l'appui d'une béquille - bien qu'elle puisse casser le plâtre de certaines minerves !
Merci :o)
Yioups, un MerdReur pardon, j'ai la tête ailleurs (et les patoches dans la mouise, justement !)
des fois ta vie ressemble a la mienne des fois seulement et là je me plains
M : Mais c'est beau un coucher de soleil, beau comme une chanson de Cabrel.
Content que tu apprecies.
Cheers.
P : C'est parce que ce monde ne nous mérite pas, voila tout.
wè en même temps heureusement qu'on se reproduit pas
Ok, ok, la prochaine fois que j'aurai l'idée de faire un commentaire culturel, je commencerai par me passer les mains au grille-pain >:D
Après avoir contenu tant d'envies d'encastrer plusieurs, ça devait se terminer comme ça.
Contente que tu ne sois pas mort.
Folie avait raison !
Raf : Tant que tout ceci reste kasher, ca me va
ab6 : Je viens de percuter sur encastrer.
Bien vu.
Folie a toujours raison quand elle dit que je suis beau et fort.
Sinon, non,
effectivement,
je ne poste pas.
Oui mais tu commentes. Et ça, crois-moi, c'est pas donné à tout le monde.
Toute cette ironie
C'est l'abbé Pierre qui se fout de la soeur Emmanuelle, si je peux me permettre :P
J'aime même tes commentaires, à en perdre la tête.
Mais maintenant, j'attends ton prochain post.
Allez allez, je mets du salpêtre et du chêne-vert dans la cheminée, les craquèlements emplissent la pièce d'étincelles, tout est pret pour une nouvelle histoire ! Oh non hein, ne me dis pas cher hôte que le feu est éteint et la chandelle morte, j'espère sincèrement lire très vite de tes (nouvelles) nouvelles. Fais une belle journée !
Chers amis,
C'est la maman de Ash qui écrit depuis le pénitencier des longues peines Bernard Lavilliers.
Ash a expérimenté quelques contretemps ces dernières semaines, indépendantes de sa volonté.
Le bluff à la couleur n'ayant pas marché exactement comme il l'escomptait, il est dorénavanant contraint de danser sur les tables de lieux de perdition sordides afin de satisfaire les marins avides et trouver l'argent nécessaire pour racheter le contrat sur sa tête.
Il me dit de vous dire que de là où il est, il entend vos encouragements qui lui vont droit au coeur lorsqu'il s'agit d'onduler le long du pôle chromé devant l'équipage du cargo de déchets radioactifs Ukraïnïa et gagner quelque obole trempée de sueur rance.
Mais en fait,
là,
non.
Bisous
Chère Madame Selonletraits,
Pourriez vous dire à votre fils qu'il se depeche de poster un truc. Oui parce que bon hein, il est encore plus à la bourre que moi (sans jeu de mot).
Merci d'avance,
Je vois, c'est encore le genre de mec dont la mère faisait tout à la maison.
Tu vas voir que Maman DécouperSelonLesTraits va faire le prochain post.
*Peur*
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