Deux mois à prendre ce train matin et soir,
à se poser dans ce nouveau boulot,
à déchiffrer ces petites règles tacites qui régentent ce milieu hostile.
Parceque, voilà, il faut que je vous le dise,
j'ai changé de travail; de devant, je suis passé derrière.
Léger changement de focale; vital, mine de rien.
Deux mois, donc, à prendre ce train,
celui de 8h02,
celui avec des fresques urbaines peintes sur les vitres,
à appréhender la faune qui en a fait son nid.
C'est que voilà, après six ans de patients embouteillages,
finalement, cet anodin changement de moyen de transport,
devient soudain une impromptue et rafraichissante bouffée d'air.
Car voyez vous, j'y vois des gens.
Je vois des gens.
Des tas de gens. Des masses de gens. Des nuées de gens.
Je ne doute pas qu'il ne me faudra pas longtemps avant de maudire cet masse hétéroclite,
mais pour le présent moment,
il me faut bien l'avouer,
ce petit intermède quotidien suffit a mon humeur, bonne ou mauvaise.