9.12.04

De l'importance des transports en commun dans l'avènement du Grand Soir


Jojo le mérou est caché sur cette photo, sauras tu le retrouver ?


Je ne sais plus trop ou j'ai lu ca.

En fait si, je le sais, en y pensant un peu.
C'etait dans un recueil de dessins de Wolinski, Georges.
Wolinski ca doit etre l'un des tout premiers dessins dont je me souvienne etant enfant.
Je crois que l'ai toujours un peu considere comme de la famille, une sorte d'oncle eloigne.
Je me suis longtemps demande ou etaient toutes ces femmes qu'il dessinait, aussi.
Et puis il me semble avoir compris qu'il suffisait de regarder.
Je me rappelle aussi de C. qui collectionnait ses dessins
et que j'ai tres longtemps cru echapee d'un de ses livres.
Principalement au cause de la facon dont elle se tournait pour me regarder parfois.
De cet instant irradiait une feminite terrible.
La meme, il me semble, que tentent parfois de capter ses dessins.
Ce n'est pas non plus Michel Ange, on est bien d'accord,
mais j'ai toujours eu pour lui une sympathie un peu stupide. Point.
J'aime bien Patrick Sebastien aussi (en cachette) et je vous merde.

Tout ca pour dire, Wolinski, dans un de ses bouquins,
parlait du concept de premiere fois.
Pas la Premiere Fois deniaisante, enfin, pas seulement,
mais toutes les premieres fois, le premier bisou, la premiere voiture, le premier deces.
Il y a un moment ou tout est une premiere fois,
ces fameuses premieres fois qui marquent toute une vie,
tellement nombreuses qu'on y prete meme pas attention,
et puis progressivement, les premieres fois se font de plus en plus rares,
tellement rares que lorsque l'une d'entre elles surgit,
il convient de les traiter avec la plus delicate des attentions.
Je ne parle meme pas des dernieres fois.

Hors donc,
premiere fois.

Nous etions tous sagement assis, fourbus par une journee de paix sociale acquise a moindre frais.
Le train allait gaillardement, dans la demie penombre, se riant de ce vent vicieux qui faisait son interessant.
Les arrêts s'enchainaient les uns après les autres et l'on pouvait déjà presque sentir le manger des voisins.
Et puis ca s'est produit.

Le train s'est arrêté, il a pris son temps pour repartir.
L'arrêt n'a pas été bien long, juste ce qu'il faut pour qu'on le remarque,
juste assez pour que l'on prenne conscience du monde qui nous entoure.
Les portes etaient ouvertes et il y eut subitement un silence pesant.
Mieux, il n'y eut plus un bruit. Une rame plongée dans l'ambre.

Dehors, la mer agitée avalait les dernières traces roses du couchant dans un grondement apaisant.
Plus rien n'existait, ni le temps, ni nous, l'air subitement iodé anesthésiant les dernières âmes encore insensibles au spectacle.
Une porte ouverte sur un autre monde, ou plutôt sur notre monde,
rendant vaine la moindre velléité productiviste.

Lorsque les portes se sont refermées, je pense que nous, gens de la rame (mer / rame, ahah),
n'étions pas loin de monter une communauté auto-gérée.

La premiere fois ?
En rentrant, mon chauffe eau avait eclaté,
il y avait deux centimètres d'eau dans tout l'appartement.





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