11.1.05

Allez tape des mains, allez bouge bouge bouge debout...

Donc, avant d'être un supporter larvé de matchs footbalistiques télévisés, j'avais une vie sociale, discutable certes, mais parfois mâtinée de rendez vous galants et de conversations résultant de la preuve avérée d'un langage articulé.

Me voilà donc un jour à filer rencard à une demoiselle pour une séance cinématographique, du genre culte mais pas trop, histoire de s'acheter une sensibilité à peu de frais.
Pour vous situer, mon tout premier rendez vous cinématographique galant, je suis allé voir Trémors. Mon premier rendez vous cinématographique galant sérieux, je suis allé voir "c'est arrivé près de chez vous".
Ici, c'était Selby Jr, c'est vous dire la distance à laquelle on était de Bridget Jones.

Je me demande d'ailleurs pourquoi je m'étais fait autant suer, vu que la jeune demoiselle n'était pas très très éveillée, et c'est rien de le dire. Accusant une bonne vingtaine de minutes sur le rendez vous et frôlant le lapin, elle était parvenue à se faire coincer à l'entrée du cinéma, alors que je l'attendais déjà à l'intérieur.

Plus personne aux caisses et un employé du cinéma peu décidé à la laisser entrer.
Une broutille.

Nous voilà donc tous les deux séparés par une porte de verre, prêts à discuter civilement et amicalement avec le monsieur afin de trouver un arrangement qui satisfasse toutes les parties en présence.

Sourire à pleines dents de rigueur.

Mais apparement le monsieur ne veut rien entendre : l'heure est passée, plus personne ne doit entrer.
Il refuse de vendre, de prendre notre argent en douce, d'appeller une caissière, un responsable, de fermer les yeux.
Rien ne semble lui convenir. Elle ne rentrera pas, un point c'est tout.

Devant ce refus borné, ma patience et ma bonne humeur commencent à s'effriter légèrement.
Voilà bien un employé zèlé et aigri qui abuse de ses petites prérogatives pour faire suer son monde jaloux qu'il l'est de notre romontisme naissant.

Il dit n'importe quoi, ses arguments sont stupides. Cà me met de mauvaise humeur.

Le ton monte et me voilà en train de lâcher un "tu sais, si on trouve pas de solution, au final, elle va rentrer avec moi, on va aller voir le film et on payera pas".

Ce n'était pas très malin, j'avoue.
Mais les hormones, sévèrement mis à l'épreuve, nous jouent parfois des tours assez peu facétieux.

Le voilà à présent en train de se déplacer vers ma direction à une vitesse peu orthodoxe.
Je m'imagine que ca sent le pain dans la gueule à plein nez et pour éviter un total basculement dans la série B de seconde zone, je diversionne en me mettant à brailler à tue tête que je vais lui coller un bordel de tous les diables et commence à défoncer à coups de poing la vitre de l'alarme incendie.

Raconté à froid, j'ai pleinement conscience que je creuse ma tombe du gros con allègrement, mais je vous rassure, le pire est à venir.

Mon petit caca nerveux a ceci de positif qu'il destabilise relativement le monsieur qui finalement accepte l'argent tendu à pleines mains par la jeune fille paniquée, dont je me demande encore pourquoi elle n'a pas détalé à pleines jambes.

Nous entrons, nous assistons à la séance.

Je suis tellement remonté sur le coup de l'adrenaline que je suis incapable de me concentrer pendant tous le film. Je suis affligé de voir à quelle limite je me suis rendu, comment je me suis comporté, d'avoir eu recours à une démonstration stupide de violence.

Je recroise le monsieur à la sortie du film, je me dirige vers lui pour me confondre en excuse.

Curieusement il est assis par terre comme un enfant et me fait des grands signes de la main de me taire, comme pendant Guignol. Je lui signifie néanmoins toute la gêne qui m'emplit et les regrets sincères que je souhaite lui présenter. Lettre morte. Il est con ou quoi ? Quelque chose ne tourne pas rond, mais je suis bien incapable de savoir quoi.

Nous nous éloignons du cinéma.

Moi : " je ne comprends pas pourquoi il a réagi comme ça, le mec."
Elle : " Ne me dis pas que tu ne t'es pas rendu compte quand même que c'etait un debile léger ? Tu t'en es rendu compte, n'est ce pas ? "

C'était donc ca.

Ces gestes patauds et brutaux, cette absence de logique dans son raisonnement.

Ce garcon n'était pas en pleine possession de ses moyens.

Et moi,
aveuglé par l'effet conjugué des hormones et de la reponse à tout, je ne m'en étais pas rendu compte.

Je suis passé à deux doigts de casser la gueule à un handicapé mental pour un premier rendez vous galant.

Je m'imagine bien la scène.
Foule paniquée : " mais arretez, arretez, il a le QI d'un enfant de 8 ans !! Il ne comprends pas !!"
Moi : " TIENS PRENDS CA PRENDS CA...prends...ca.. pr... plait il ? "

Curieusement, nous n'avons jamais echangé ne serait-ce que l'ombre d'un baiser, Elle et Moi.



2 Comments:

Une ami de moa m'ha donait ton uèrèlle. Je tème bocous, je voudret con se rancontr.

Mr Tripote.

By Anonymous Anonyme, at 12:40 AM  

Oui,
mais tu resteras toujours ma préférée, tu le sais bien :/

By Blogger Découper selon les traits, at 1:30 PM  

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