10.1.05

Chiennes lubriques en action


J'ai recu un cadeau de ma wishlist !

Il est relativement peu courant d'être confontré à une altercation entre deux femmes, d'autant moins si l'on se trouve être le principal sujet de cette altercation.
Il me semble qu'on dénombre dans cette triste catégorie les souteneurs, les trafiquants de drogue, les petites frappes, Rudolf Valentino et donc, depuis hier soir, moi.

Ca va hein.

Je ne suis pas particulièrement fier de pouvoir compter ce genre de spécialité à mon curriculam vitae, mais on peut tenter de positiver ce genre d'expérience gênante en se disant que, le cas écheant, je pourrai toujours me targuer de porter de jolis costumes voyants à rayures lorsque je me recyclerai dans la traite des blanches.

Pourtant, je n'en étais déjà pas passé loin.
Il y a quelques années de celà, je m'étais retrouvé au beau milieu d'une situation de celles qu'on trouve traditionnellement dans les comédies boulevardières d' "Au théatre ce soir" avec claquements de porte, amant dans le placard, et chaise de bar rattrapée in extremis. Oui.
Celà m'avait tellement terrorisé sur le coup, que je m'étais alors promis de ne plus draguer à la sortie des prisons. Ou alors, avec une bombe anti agression calibrée à 70%.

Il faut croire qu'on n'échappe pas aussi facilement à la fatalité du destin et que la grande horloge cosmique ne peut souffrir d'aucun retard sur ce qui doit être accompli.

CA a recommencé hier soir.

Nous étions environ une quinzaine à être réunis pour célèbrer, par surprise, un anniversaire qui tombait rond. Ces anniversaires où l'on débarque à l'improviste dans l'intimité douillette d'un samedi soir calfeutré pour imposer la dictature terroriste de l'amusement de masse.
Cris, rires, alcool, enfants, animaux, musique, un subtil dosage de bordel et de convivialité.
Rien à redire.

Moi, écroulé dans un canapé, en retrait, observant avec un air suffisament ténébreux et énigmatique pour avoir l'air intelligent.
Et Elle, S., venue de hors champ et apparaissant d'un coup, visiblement heureuse, comme une gosse, de me revoir ici, alors que nous nous étions quittés il y a à peine dix jours.
Grosses effusions de joie a la limite de l'hystérie.
Elle est comme ça.

Ce que je n'avais pas prévu, c'est qu'il y aurait également W. à cette soirée.
Nous nous étions perdus de vue depuis environ un an.
La vie sait bien se charger de mettre de la distance entre les gens qui s'apprécient.

Lorsque W. vint innocemment à ma rencontre pour me saluer, rien ne supposait de la réaction surprenante de S. Elle s'interposa brutalement entre nous, l'oeil mauvais, et se mit à hurler en sautant, mâchoire ouverte, vers la gorge de W. L'action fut tellement impromptue qu'elle trancha immédiatement dans la salle, imposant un silence paniqué.

Les deux chiennes étaient en train de se battre pour m'embrasser.
Une bataille terriblement violente, avec le goût du sang dans la bouche.

Un bouledogue francais et un fox terrier, toutes deux amoureuses de moi, en train de se battre pour savoir laquelle des deux allait gagner mes faveurs.
S., confortée au sortir d'une longue relation de calins, s'estimant la femelle de choix, mis très rapidement à mal W. qui se détourna finalement, penaude, des caresses promises.

Le regard dans l'oeil de S., lorsqu'elle tourna la tête sur moi, avait de quoi glacer les sangs.
C'était une femme bafouée et j'allais goûter au fiel de sa vengeance.
Elle bondit prestement sur mes genoux, la gueule ouverte, et, emportée par son instinct ancestral de fauve,
me mordit l'extrêmité du nez, vraisemblablement pour m'apprendre à être volage.
La scène était tellement irréelle que nous sommes resté cons et sans voix, pendant quelques grosses secondes. Même la chienne ne semblait pas comprendre comment elle avait pu en arriver là.
On à déjà évité la chaise de bar volante. C'est déjà çà.

Me voila donc comme le capitaine Haddock mordu au nez par un improbable perroquet.
On aurait dit que j'avais carburé au Kiravi depuis 10 heures du matin.
Rudolf, mon pote, paye ta sévère, t'as de la concurrence qui t'attend au tournant.

Il va falloir que je songe à le laver ce pantalon, on va vraiment finir par s'en rendre compte qu'il est sale, à la fin.



3 Comments:

C'est bien un homme qui peut se plaindre d'être l'enjeu d'un tel duel ! Normalement vous devriez être flattés, égo regonflé à bloc.
Et lorsqu'elle va pour te mordre le nez, claque sèche sur le cul "c'est bien ma belle, maintenant tu peux retourner à la niche". Un soupson de San Antonio ...
Moi j'aurais donné n'importe quoi pour qu'on se batte pour moi... même juste pour le carambar que j'étais en train de manger. Je ne suis pas difficile. Mais même pas ...

Madame Princesse

By Anonymous Anonyme, at 1:28 PM  

Vu dans ce sens, effectivement.
Mais tu n'imagines pas la quantité de bouts de viande ça m'a couté en dessous de table.

Ca se contruit méticuleusement une passion comme ça.

By Blogger Découper selon les traits, at 2:09 PM  

"on ne badine pas avec l'amour des toutous" aurait dit Alfred de Muchien.
Ils ont un petit coeur capable de sentiments qu'il faut préserver, même s'ils se trimballent une tronche à la Muriel Robin fripée.

By Blogger Découper selon les traits, at 9:36 AM  

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