Incapable de faire la grasse matinée.
Deux jours de congés, la vie devant soi.
Il me semble mieux comprendre cette mécanique des ainés qui les fait se dresser méthodiquement aux aurores, de peur de perdre une goutte du précieux liquide.
Quand on réalise tout ce qu'on a pu gaspiller et ce qui nous reste finalement, au creux de la main.
Le soleil se lève et je suis sur ma terrasse, je pense à la fin de Blade Runner, la colombe qui s'envole, tout ce symbolisme à la con.
On se croirait devant un de ces films passés en accéléré, où les mouvements rapides se fondent en des lignes floues tenaces.
Une trace qui enfle et luit pour finalement s'estomper doucement, à la nuit tombée.
Je suis dans ma voiture.
Je me rends compte que je n'avais jamais vraiment écouté les paroles de Could you be loved, le passage où il parle du fittest des fittest qui survivra.
Je secoue la tête.
Au dehors, le pollen s'agite follement.
Des lucioles qui épousent le vent pour lui donner corps.
De cette incalculable addition de poussières naît un dragon jaune en furie, qui tente d'avaler le véhicule.
Des petites âmes qui dansent tout autour de moi pour finir en bouillie.
L'instant perd un peu de sa force quand Mister Blague raconte une histoire sur les blondes.
Je suis en retard, elle à l'habitude.
Nous nous installons au premier rang, question de standing.
Qu'importe en fait, puisque nous sommes les premiers.
Le spectacle peut commencer.
Et puis ce n'est qu'une plage, pas la Scala.
Cela faisait une éternité que nous n'avions pas eu une activité normale.
Vous savez, le genre où on se pose quelque part, à boire des cafés en parlant.
Une de ces journées où tout va bien.
Le temps passe trop vite et nous restons trop longtemps.
Il me semble que l'important n'est pas là, mais c'est compliqué quand c'est subtil.
Alors on dit des conneries, pour changer.
On s'habitue à tout, ça doit être ça la force des survivants.
Qu'est ce qu'on dit déjà ?
Se dépécher d'en jouir avant que la vie ne nous le reprenne ?
Il me semble que tout le problème reste de savoir sur quoi on doit précisement jouir.
Dans le doute, autant viser large.
Des poissons énormes nagent dans un bassin, surveillés par de vénérables mamies un peu séniles.
J'échoue dans un take-away où trône sur le comptoir une tirelire qui sous entend que sans mon aide, des chats abandonnés mourront.
Je n'ai pas assez pour les chats et ma nourriture.
On me demande si je veux des oignons, en plus.
J'en veux double ration.
Donnez moi tous les oignons.
Les clients discutent d'un passage de la Bible particulièrement prenant et je réalise alors que je suis dans un café chrétien. Des prospectus sur le comptoir parlent de la loi du prix à payer par tous et en permanence.
Un étrange mélange entre un charabia d'entreprise et des poncifs religieux.
"Pour progresser, changer ou continuer à gagner, toute l'église doit en payer le prix, sans qu'un membre se démobilise".
Ce genre de conneries, quoi.
"Le prix à payer pour rester dans la course a été encore plus élevé".
Vous voyez le genre ?
"Si tous ne paient pas le prix pour gagner, chacun y perdra."
C 'est clair ?
Le dragon est toujours là, gardien de sa porte.
Le temps se plie, on vit plusieurs vies dans la même journée, parfois.
Romain Duris semble en retard, il se dépéche tout en tentant de garder une attitude roublarde.
Question d'image publique, je suppose.
Cela ne semble pas si facile que ça.
Il lui reste quelques tics de ses derniers rôles, ça à l'air de l'aider.
Ca doit être dur à supporter la notoriété au quotidien, mine de rien.
Mais on doit avoir des contreparties sûrement.
Des places au premier rang, des oignons en plus, peut être ?
Le soleil se couche, je suis de nouveau sur la plage.
Une autre.
Des bateaux démesurés baignent au loin. Les couleurs tirent sur le mauve profond.
Des mouettes et des corbeaux tournent autour de nous en quête de miettes à manger.
Depuis quand est ce qu'il y a des corbeaux au bord de l'eau ?
Pourquoi pas des buses, tant qu'on y est ?
Ca mange le gras du jambon, la mouette, figure toi.
C'est omnivore et quand ça a rien à bouffer, ça bouffe des petits oiseaux.
Parfois même d'autres mouettes.
L'instinct de survie, quelle belle chose.
M'est avis qu'on leur fera pas des tirelires de sitôt à ces connes.
Il fait nuit, il fait froid, et les oiseaux sont de plus en plus menaçants.
Ils s'approchent de nous très calmement, toujours plus nombreux.
Il nous reste à tout casser trois ou quatre cartouches.
Si les secours ne viennent pas, nous ne tiendrons pas la nuit.
C'est mal barré.
Autant en finir comme Butch Cassidy et le Sundance Kid contre les mexicains.
Fais n'importe quoi, fais ce que tu veux, mais surtout, fais le avec classe.
Un coup de téléphone.
Quelque chose ne va pas.
" - Ecoute, A. est mort.
- Il avait des moyens plus simples de quitter son boulot.
- Pour une fois, juste une fois seulement, ferme ta gueule."
La trace lumineuse s'estompe un peu plus.
"Pour progresser, changer ou continuer à gagner, toute l'équipe doit en payer le prix, sans qu'un membre se démobilise"
T'as pigé ?
Ca me semble plutôt mal barré, à franchement parler.
Des petites âmes qui dansent pour finir en bouillie.
11 Comments:
Putain mais y'a que moi qui comprends les trucs biens ou quoi ?
L'est où LHo ?
je peux te toucher les seins pour me consoler ?
Toi t'es fan des seins enormes hein ...
:)
Qué brele je fais, Unknow au dessus c'est moi hein.
Ah LHo :)
Toi aussi alors ?
(pour la boule dans la gorge, pas les seins)
bon on va pas se mettre a trois sur les seins de barbara donc je garde la boule dans la gorge
Bon ben dans le doute je touche les seins à tout le monde.
Sinon pour la boule dans la gorge collective, je crois que c'est plutôt lié à l'épidémie de gastro.
Les identités secrètes, bon sang !! :)
J'ai acheté un stick déo ce matin et la caissière s'appellait Katlyn.
Son badge était rédigé au gros feutre noir. Elle était grosse, blonde aux cheveux filasses, sa peau avait un mauvais grain et ses joues étaient rougeaudes.
Je crois bien que je suis déprimé pour le reste de la journée.
Pour te remonter le moral, je te parle de ma gastro ?
Entre L'Ho et moi, tu vas vite trouver la vie rose.
ash->j'ai arreté de me faire appeler katlyn ça faisait trop d'un coup ...
l'ho->moi qui rêvais que refaire la pub sanex avec toi ... un monde s'écroule
FP-> baisers de molécule au passage ;)
LHo > ouai ce rose là. Le rose du rêve, le rose porcelet.
Ph& > Bises madame.
Le bonheur c'est simple comme du jambon.
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