En vérité, j'aimerais mieux qu'elle accouche d'une glycine ou d'une paire de moufles. Les enfants me mettent mal à l'aise. Ils sont apparemment seuls à savoir échapper à la place qui leur est attribuée. Ils sont continus, voyez-vous, et ils se moquent de nous par des moyens secrets. Je rêve souvent d'un jeu télévisé de l'après-midi, qui s'appelle "Avortez ce foetus". L'assistance est composée de femmes manifestement enceintes, bien trop avancées pour qu'on puisse prendre la moindre mesure corrective, mais un grand public de studio quand même, cristallisant le thème de l'émission et prenant vigoureusement parti pour les concurrents. Les signaux d'applaudissements clignotent et le présentateur arrive, toutes dents dehors et embaumant la laque capillaire, la suavité faite homme. Il contemple le public, pointe un index épuisé, et dit "
Que diriez vous de jouer" -- légère pause -- "
à a-vorrr-tez ce foeetusss !" Les femmes hurlent, trépignent, gémissent, et on fait entrer le premier concurrent.
Don DeLillo
in l'étoile de Ratner
8 Comments:
DANS MES BRAS !
le reste est aussi bien ?
Non hélas,
j'hésitais d'ailleurs à publier cette note parceque le reste est assez inégal,. Il y a cependant quelques passages de cette trempe assez insipirés, mêlés à de longues descriptions scientifiques assez indigestes.
Je pars de ce pas me crever les yeux pour avoir blasphèmé de la sorte sur DeLillo.
Et je vais également apprendre à ne pas placer "aussi" tous les trois mots.
En revanche, "assez" c'est bien.
Tu..
tu es tombée dans le piège.
Toute cette vilenie dans tes yeux...
Je te rends ton mascara et ce petit secret restera entre nous
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